Le mot "manga" est apparu pour la première fois en 1814. Il est composé de deux idéogrammes (Kanji): "man" qui signifie l'imprécision ou le malhabile, puis de "ga" qui veut dire image. C'est le peintre caricaturiste Hokusai Katsushika qui, a uni ces deux kanji,dans son oeuvre la plus célèbre Hokusai Manga pour désigner les recueils de caricatures et de croquis qu'il publia au début du XIXéme Siècle.
Il ne prend le sens précis de "bande dessinée" qu'au cours du XXéme Siècle et devient très populaire notamment grâce à Osamu Tezuka , un mangaka très connu qui a influencé la destinée d'un art (l'animation), d'une industrie (les mangas) et d'une culture. Il va adapter, réinventer et rendre de vibrants hommages à des mythes cinématographique tels que Pinocchio et Blanche Neige. Sa force de création est colossale, plus de 150 000 pages dessinées au cours de sa carrière.
"Les mangas, ce sont pas que des livres, mais aussi une culture populaire vivante qui draine ses propres codes et coutumes" ( Manga Histoire d'un Empire Japonais)
Comme l'expression "comics-book" aux États-Unis ou "bande dessinée" en France, "manga" est employé au Japon pour désigner toute forme de BD, locale ou étrangère.Tout manga commence par être prépublié dans une revue. Les mangas sortent en livre relié grâce aux votes des lecteurs qui lisent les revues.
Les mangas touchent tous les types de lecteurs enfants comme adultes.
"Mangas pour tous les goûts. De la chronique quotidienne de l'employé de bureau à la vie trépidante d'un cuisinier, des aventures pas comme les autres d'un sommelier hors pair aux histoires d'horreur à glacer le sang, le manga se décline à toutes les sauces."
( Manga Histoire d'un Empire Japonais)
Une part importante de la BD Japonaise est destinée aux jeunes garçons de 10 à 15 ans environ. Le shônen manga encourage l'adolescent à développer des énergies positives: le courage, la persévérance, l'amitié ou encore le don de soi. La plupart des récits mettent en avant un héros juvénile auquel le lecteur s'identifie facilement, il peut être maladroit, chétif etc... mais il possède inévitablement un talent caché qui lui permettra de se dépasser et d'accomplir de grandes choses.

Au Japon, la BD est un média comme un autre, au même titre que la télévision, les journaux, ou les supports livresque dans son ensemble. Le poids des mangas au sein de l'industrie du livre au Japon est estimé à 25% d'un marché qui génère chaque année plus de 16 milliards d'euros, soit environ 4 milliards d'euros. En France, la Bande Dessinée représente prés de 15% du marché du livre Français, lequel est estimé à moins de 3 milliards d'euros.
Le marché du manga au Japon est supérieur au marché du livre en France.
La culture Française à aussi beaucoup inspiré les mangakas (Les Gouttes de Dieu, La Rose de Versailles). On peut voir que les yeux des personnages de manga sont des yeux européens et non des yeux japonais. Et que grâce aux mangas, le point de vue des européens sur les vampires à considérablement changé: avant les vampires inspiraient la crainte alors que maintenant ils incarnent la beauté, la classe et l'élégance.
Le manga est apparu la première fois en France en 1978 dans la revue "Le cri qui tue". Les mangas se sont imposés à la suite de la diffusion massive de dessins animés japonais à la télévision pendant les années 1980 et 1990. Ils ont comblé un vide éditorial à une époque où il n'existait pas de véritable bande dessinée pour les adolescents, et où la bande dessinée restait chère et avant tout destinée aux adultes. En outre, les enfants "élevés au Club Dorothée" se sont familiarisés pendant de longue années avec le graphisme et les histoires des séries japonaises diffusées sur le petit écran. La lecture du manga est devenue pour beaucoup le prolongement naturel de ces aventures télévisuelles de jeunesse. Les mangas sont en train de modifier en profondeur les habitudes de lecture du jeune public. Après les mangas, d'autres bandes dessinées asiatique ont fait leur apparition: les manhwas mais aussi les manhuas.

En 2009, 1460 nouveaux titres (1297 mangas, 107 manhwas, 23 manhuas) sont parus en France contre 1453 en 2008 alors que les bandes dessinées Franco-Belge ont publié en 2009 1471 nouveaux titres contre 1547 en 2008. On constate que l'écart entre ces deux bandes dessinées se réduit a tel point que la vente des bandes dessinées Franco-Belge et les mangas est égale. Les mangas représentent aujourd'hui 40% des ventes de Bandes dessinées en France. Le japonais est par ailleurs devenu, grâce aux mangas, la langue la plus traduite de l'édition française. Sur 41 éditeurs de mangas en France, il y a 6 grands éditeurs qui produisent environ 100 volumes et plus, par exemple Kana, Glénat, Delcourt etc. Certaines séries de mangas se vendent beaucoup plus que les autres comme Naruto à 250 000 exemplaires ou One Piece à 80 000 exemplaires.
" Les mangas se sont greffés avec succès sur le marché de la bande dessinée franco-belge" Claude de Saint-Vincent, PDG du groupe Dargaud.
Après 30 ans de manga sur le territoire Français, la France témoigne du potentiel et de l'impact de l'imaginaire japonais et de la culture nippone. Demain sans doute, une bande dessinée sur deux publiées en France sera un manga.